« Vous parlez de biologie. Mais encore? »
Il est des mots qui sont tellement chargés de sens et de représentations variées que leur signification réelle se fond en elles. Leur polysémie, c’est-à-dire le caractère d’un mot qui possède plusieurs contenus, brouille l’écoute de son sens radical.
C’est sans doute ce qui se joue quand nous utilisons, lors de conférences ou de formations, le terme de biologie, mais aussi celui de corps.
Spontanément, la biologie est ainsi assimilée à la physiologie qui étudie les fonctions de chaque organe du corps. Quant à celui-ci, il est assimilé à cet espace sous la tête, sous le cerveau et soi-disant gouverné par lui.
Pourtant, quand nous, praticiens en logique émotionnelle, utilisons ces mots, ceux-ci ouvrent un espace de connaissance radicale, celui des racines qui constituent notre existence. Celui de notre Nature dans laquelle se déploie et s’organise nos Cultures.
Deux majuscules qui invitent à nous émerveiller du processus même de la vie.
Pratiquer la LE, c’est se souvenir à chaque instant de cette réalité qui nous constitue et c’est donc transmettre que nous sommes mus et émus du fait d’être biologique, et non un être biologique ! La biologie décrit, au mieux de nos capacités et de nos moyens techniques, la logique du vivant, le langage de la vie, en soi et dans nos relations avec notre environnement. Elle cherche à décrire les lois de la vie, ces invariants grâce auxquels nous sommes et demeurons en vie. Ce sont ces invariants qui, comme les lettres d’une langue, permettent d’écrire nos façons multiples d’exister, sur le court terme automatique, comme sur le long terme de nos mémoires. Quand tout va bien dans nos vies, ces lois nous plaisent, mais peuvent vite nous déplaire quand se manifestent des douleurs, physiques comme psychiques. Elles n’en demeurent pas moins des lois de la vie.
Quant à l’usage du terme « corps », juste un rappel de bon sens : la tête et son contenu, le cerveau, sont une partie du corps ! Le système nerveux se diffuse jusqu’au petit doigt des pieds. Au point même de ne plus se sentir que « doigt de pied » quand nous avons heurté celui-ci contre un objet plus solide que lui et que nous souffrons atrocement !
La vie répond à des impératifs pour demeurer. Des impératifs bien souvent contre-intuitifs, c’est-à-dire en désaccord avec l’expérience immédiate et intuitive, mêlée de biais cognitifs. Par exemple, nous interprétons ce que nous percevons et éprouvons de l’environnement sans réaliser l’élan vital qui nous anime. C’est toute l’importance des sciences dites dures, celles qui résistent à notre volonté que les choses soient selon ce qui nous arrangerait.
Nous fondons notre écoute sur ces lois pour restituer le sens vivant de l’expérience.Nous tenons ce discours et faisons de notre mieux pour le transmettre alors que la plupart des personnes souhaiteraient entendre ce qui correspond justement à ce qui les arrangerait.
Mais nous tenons bon, car la liberté et la responsabilité se fondent en premier lieu sur la biologie du vivant avant de constituer des éléments psychiques et culturels.
Ces propos vous intriguent ? Venez nous rejoindre au module « Explorer les émotions avec les neurosciences » du 23 au 25 septembre 22