Le 1er novembre 2022 en compagnie de Marie Robert et Alexandre Jost
Comment recevoir un compliment ?
Accepter ou recevoir un compliment n’est pas toujours aisé.
Le SMS est arrivé quelques secondes après ma sortie du studio : « Trop belle ta chronique ce matin » suivi d’un émoji cœur.
Message signé d’une consœur à laquelle j’ai répondu : « Ah bon ? Je l’ai trouvée moyenne moi ». Ma réponse est partie et à ce moment précis, je me suis détestée… Mais pourquoi répondre cela ?
Pourquoi ne pas dire simplement « merci » et passer à autre chose ? Pourquoi recevoir un compliment se traduit quasi systématiquement par une gêne, un embarras ?
Pourquoi ne pas accepter l’idée que oui, cette chronique était sans doute réussie. Ou que le plat que j’ai concocté pendant des heures pour des amis était succulent et qu’il n’était pas nécessaire de dire qu’il manquait de sel, qu’il était un peu trop pimenté et que le dressage était approximatif…
Par Brigitte Lahaie avec Catherine AIMELET- PERISSOL, Arnaud RIOU
Émission du vendredi 1 octobre 2021
Comment renouer avec le désir ? Ou plus exactement avec son désir ? Son désir de vivre, son désir d’avoir du plaisir, son désir de faire l’amour. Et si cela passait par l’émotion de la joie ?
Les invités :
Catherine AIMELET- PERISSOL Médecin homéopathe, psychothérapeute, auteure de : « Émotions, quand c’est plus fort que moi, peur, colère et tristesse : comment faire face » chez Leduc Éditions, et « Ma bible des émotions » – Éditions Leduc.
Arnaud RIOU auteur de « La Prophétie de l’Aigle et du Condor » – Éditions Guy Trédaniel.
La société rend-elle plus visible nos émotions ? Sur nos écrans, il n’est pas rare de voir les larmes d’un personnage public ou d’un candidat participant à une émission. Derrière notre télé, cette séquence parvient à nous toucher. Aujourd’hui, on interroge la place des émotions dans notre société !
Son discours est ponctué d’un long silence pendant lequel des larmes coulent sur ses joues, Barack Obama pleure en se remémorant la tuerie de Sandy Hook en janvier 2016. Cette séquence très médiatisée n’est-elle pas le reflet d’une société encline à être bouleversée par les émotions ? Comment la place laissée à la tristesse ou à la colère a-t-elle évolué au cours de ce dernier siècle ?
Il existe des émissions devant lesquelles il est impossible de ne pas pleurer, quel est ce nouveau langage émotionnel ? L’exemple de la télé est particulièrement parlant pour comprendre cette tendance. Les émotions ne sont-elles pas davantage acceptées en public ?
Mais pourquoi pleurons-nous devant notre écran ? Est-ce l’empathie qui joue sur notre corde sensible ?
Les invité.e.s
Alexia Laroche-Joubert, productrice télévisuelle. Elle produit l’émission Koh Lanta qui commence ce mardi 24 août pour une édition all stars spéciale 20 ans.
Francis Métivier, philosophe. Il a écrit notamment La joie des larmes(Editions Pygmalion, 2019). René le philosophe, Descartes et la liberté de la pensée, BD réalisée avec Mickael Roux, aux éditions Dunod, (septembre 2021).
Catherine Aimelet-Perissol, psychothérapeute et thérapeute en logique émotionnelle. Elle est l’autrice de Ma bible des émotions (Editions Leduc, 2019).
Voici sorti en kiosque le 24 juin, un hors-série Le Monde La Vie, sur les émotions. Un guide santé des émotions dont près de 150 pages présentent la Logique Émotionnelle.
Il s’agit d’extraits de Ma Bible des Émotions, mis en valeur et illustrés de façon très pédagogiques. L’intention est clairement annoncée : comment la connaissance du processus favorise l’équilibre émotionnel et donc la santé.
Une bonne lecture d’été et un bon hors-série à transmettre aux curieux Belles vacances à toutes et tous.
Soudain, la personne en face de nous éclate en sanglot. Que faire ? Le discours ambiant, qui valorise l’empathie, nous presse de consoler la personne en larmes. Mais la réalité est beaucoup plus complexe. Le Dr Catherine Aimelet-Perissol nous explique ce qui se joue lorsque quelqu’un pleure devant nous… et pourquoi il ne faut pas culpabiliser si on est déstabilisé.
Pourquoi peut-on se sentir mal à l’aise lorsque quelqu’un pleure devant nous ?
Nous sommes par définition des êtres doués de sensibilité. Ce qui se déroule autour de nous entre en résonnance à l’intérieur de nous. Lorsque quelqu’un rit, stresse, panique… cela a toujours un écho en nous, même lorsqu’on a l’impression de ne pas être touché. Si nous sommes troublés en voyant quelqu’un pleurer, c’est que nous sommes éprouvés, déstabilisés, et que nous avons du mal à gérer notre propre émotion.
Pourtant, c’est l’autre qui pleure, pas nous ?
Les larmes témoignent de la douleur que vit la personne. Elle est manifestement choquée, troublée, bouleversée… Cependant, nous ne sommes pas des éponges à émotions. Nous ne faisons pas nôtre sa détresse, nous avons notre propre émotion par rapport à ses larmes.
Que révèle le fait de ne pas savoir comment réagir ?
Cela en dit beaucoup sur nous-même, sur notre rapport à nos propres émotions, sur notre humanité. Beaucoup de gens se détournent quand ils voient quelqu’un pleurer : ils cherchent à éviter d’entrer en résonnance avec sa détresse, parce qu’il leur est difficile de s’accorder avec eux-mêmes. En réalité, il y a toujours une réaction face à la détresse d’autrui. Sauf que ce peut être une réaction d’évitement, ce qui n’est pas forcément la réaction que la personne en pleurs attend.
Toutes les personnes en larmes attendent-elles d’être consolées ?
Pas du tout ! Pour certaines, un geste de réconfort est d’un grand secours, pour d’autres, c’est insupportable. Certaines vont être reconnaissantes que l’on s’éloigne, d’autres apprécieront une présence silencieuse. Consoler est une réaction possible, mais ce n’est pas la seule.
Vous voulez dire que l’on n’est pas obligé de consoler quelqu’un qui pleure ?
Ni d’un côté, ni de l’autre, il ne faut se forcer à consoler ou à être consolé. Un geste de réconfort est contre-productif s’il n’est pas sincère. Personnellement, je suis arrivée à la conclusion que le plus simple est de demander à la personne qui pleure ce dont elle a besoin. Je pars du principe qu’elle est suffisamment adulte pour répondre à la question : « qu’est-ce qui te ferait du bien ? ». Si elle me répond « rien », je reste simplement là ; ma présence est suffisante, elle implique que je reconnais son chagrin. Si elle souhaite que je la prenne dans les bras, je le fais.
Il est donc possible de fuir poliment ?
Si on a envie de fuir lorsque l’on voit quelqu’un pleurer, c’est qu’on veut s’extraire du face-à-face avec les larmes qui nous met mal à l’aise. Dire « je vais te chercher un mouchoir », ou « je vais faire un café, tu en veux ? » permet de bouger, de se mettre en action. Si la personne nous répond qu’elle a plutôt besoin d’un câlin, ce n’est pas la même chose que d’avoir spontanément ouvert les bras : on est capable d’avoir un geste de réconfort s’il est demandé.
Malgré tout ce que l’on vient de dire, il arrive que l’on culpabilise d’être resté en retrait face aux larmes d’autrui. Doit-on s’en vouloir pour ce comportement ?
Non, car rester de marbre, ne pas montrer que l’on est ébranlé, fuir sont autant de façons de se protéger. Cette réaction de retrait parle de nous, de notre propre histoire. Il faut avoir le courage de reconnaître que ce que l’on fait a du sens pour nous. C’est essentiel de s’accepter comme nous sommes, de se réconcilier avec notre propre attitude dans une situation donnée, car cela préserve de la culpabilité. Mais ce n’est pas une mince affaire !
Est-ce que le lien avec la personne qui pleure peut jouer sur notre réaction ?
Au niveau de la résonnance, ça ne joue pas beaucoup. Les larmes ne nous laissent jamais indifférent, parce qu’elles sont toujours la manifestation d’une douleur. Par contre, en fonction de notre lien avec la personne en pleurs, il sera plus ou moins facile de s’accorder avec notre réaction, quelle qu’elle soit. Il faut bien voir que nous sommes des êtres de situation : de multiples facteurs influencent notre comportement. Selon que l’on est fatigué ou reposé, stressé, pressé, inquiet, heureux… on n’aura pas forcément la même réaction face aux larmes de l’autre.
Finalement, ce que vous dites, c’est que les grands discours sur l’empathie, ça marche en théorie seulement…
Oui, l’empathie, c’est bien beau dans les livres, mais dans la réalité, c’est notre corps qui ressent et qui parle. Intuitivement, on se dit « oh, il faudrait que je sois plus empathique, que je fasse ci ou ça » et puis on réalise qu’on fait totalement autre chose. Ou à l’inverse, on pense à ce que l’on pourrait dire, aux mots à employer, et puis sans comprendre comment c’est arrivé, on est déjà en train de prendre la personne dans les bras. Il est important de se connaître, de savoir ce qui nous fait réagir, ce à quoi on est particulièrement sensible, car les émotions sont un processus très prégnant. Quand elles surviennent, elles sont plus fortes que nous
Catherine Aimelet-Périssol est médecin et psychothérapeute. Elle a écrit de nombreux ouvrages sur les émotions, dont Ma bible des émotions, parue aux éditions Leduc.
On est fait pour s’entendre, une émission de Flavie Flament
S’il est bien une chose que l’on ne commande pas, ce sont bien les larmes. Certains les laissent couler facilement, d’autres les retiennent. Et lorsque ce sont les parents qui sont bouleversés, ils peuvent être tentés de réprimer leurs émotions, tant il peut paraître naturel de protéger ses enfants des sombres et tristes moments de la vie.
Peut-on pleurer devant nos enfants ? Peut-on partager nos émotions cafardeuses avec eux ? Au contraire, faut-il justement les protéger à tout prix ? « On est fait pour s’entendre » s’est penchée sur le sujet, avec de nombreux conseils et témoignages.
Invités :
Catherine Aimelet-Périssol, docteur en médecine et thérapeute en logique émotionnelle Gilles-Marie Valet, pédopsychiatre
Rester chez soi provoque ou exacerbe des pics émotionnels qu’il n’est pas toujours simple de contrôler. Conseils pour ne pas se laisser submerger par le stress ou la peur.
Les tant escomptés « libérés, délivrés » devront attendre. Dans les foyers français quasi en huis clos, ils ont inexorablement cédé du terrain aux désormais « apeurés, angoissés ». Le contexte tout aussi exceptionnel qu’incertain de la crise sanitaire du coronavirus contribue à exacerber chez chacun des émotions avec lesquelles il n’est pas toujours facile de composer en ces temps confinés.
« Ce n’est pas parce que nous sommes tous en situation de crise que l’on dispose du même appareil psychique, observe le psychiatre Michel Lejoyeux. Nous avons chacun à faire face à des situations extraordinairement inégales, avec des capacités de résistance et de résilience tout aussi disparates. »Lire la sélection : Cinq applis pour méditer en pleine conscience
Nombreux sont les confinés anxieux, déjà sur les nerfs, avouant avoir perdu leur sang-froid, hurlé sur un conjoint ou un enfant, ou encore avoir cédé à la tristesse ou au désarroi. Perdre les pédales, péter une durite, ne pas voir le bout du tunnel, être sous l’eau… le florilège des expressions est aussi fleuri et divers que la palette des émotions.
« Cette situation est révélatrice de mouvements émotionnels tout à fait variés, même si on peut les rassembler en quatre grandes catégories, à savoir la tristesse, la joie, la colère et la peur, cette dernière étant la plus présente aujourd’hui, selon la psychothérapeute spécialiste des émotions Catherine Aimelet-Périssol. Cette période va nous permettre de découvrir, si on l’ignorait encore, que nous sommes des êtres émotifs et quel rapport nous entretenons avec nos émotions. »
« Pas de mauvaises ou de bonnes émotions »
Cette mise entre parenthèses est un bouleversement profond de nos habitudes, de nos rapports aux autres, ainsi que de notre espace de vie. Pour l’auteure de Ma bible des émotions (éd. Leduc.s, 2019), « plus la situation est autre de ce qu’on voudrait qu’elle soit, plus cela nous est difficile de nous y adapter et plus elle favorise l’anxiété ». Et de souligner l’intérêt de « visiter notre intériorité » pour prendre le recul nécessaire.
« Il n’y a pas de mauvaises ou de bonnes émotions, il y a juste des émotions qui nous disent quelque chose de notre existence. Et ce que nous pouvons faire est d’aller à leur rencontre. Pour en tirer profit bien sûr, mais surtout pour prendre soin de soi. » Et a fortiori des autres.Lire l’enquête : « Je suis comme un lion en cage », être seul et confiné dans un 18m2
Outre cette introspection, et une nécessaire communication avec celles et ceux avec qui l’on est confiné, rendre le moment supportable, c’est aussi gérer le temps – en instaurant des plannings par exemple – et l’organisation des espaces dont on dispose.
« Structurer son espace et son temps permet de favoriser les repères et d’instaurer de nouveaux rituels », suggère la psychothérapeute. Cela requiert d’être créatif aussi pour adapter ce qui doit l’être, et inutile de faire cavalier seul. « Ce n’est plus “comment je vais faire”, mais “comment nous allons faire”. Ce qui implique de s’inscrire dans le collectif, à l’échelle d’une famille, d’un couple, avec ou sans enfants, ou de colocataires ! Et cela n’exclut pas ceux qui sont confinés seuls. »
Réhabiliter l’altruisme
« Il revient de mobiliser ses ressources pour faire face à la quarantaine », recommande Michel Lejoyeux, passant en revue les préconisations des psychiatres du King’s College de Londres (The Lancet en mars) parmi lesquelles réhabiliter l’altruisme, pour être moins égoïste et autocentré, entretenir les liens, et ce malgré l’isolement physique, pratiquer une activité physique, se distraire pour résister, s’évader ou sortir de l’ennui, mais encore se livrer à la rêverie.
« Imaginez-vous des moments agréables, filmez-les comme dans une vraie séance de cinéma, souligne-t-il. Même si ce n’est qu’en imagination, votre cerveau et votre esprit ont traversé un moment agréable, l’ont vu, presque déjà vécu en attendant de le vivre vraiment, le plus rapidement possible. »Lire le compte-rendu du tchat avec Wissam El Hage, psychiatre au CHU de Tours : « En confinement, notre pire ennemi, c’est l’incertitude, source de beaucoup d’anxiété »
Selon Catherine Aimelet-Périssol, cette période est propice pour « être indulgent, tolérant et bienveillant avec l’être émotif que nous sommes ». Les sautes d’humeur ne sont pas incongrues, les incertitudes et les peurs nombreuses et déstabilisantes.
Pourquoi ne pas tenir un journal de bord du confinement, par exemple, pour « poser un certain nombre de choses projetées qui, à la relecture, permettent d’être relativisées » ou encore réaménager ses espaces de vie, pour se les réapproprier ? « C’est une façon de reprendre le contrôle et cela reste accessible à tous. »
Il ne vous perd jamais du regard, vous sollicite pour tous les petits gestes du quotidien et s’effondre en larmes quand vous le déposez à l’école… Bref, votre enfant est un vrai pot de colle ! Un comportement qui cache un manque de sécurité affective, mais qui est loin d’être insurmontable comme nous l’explique Catherine Aimelet-Périssol, médecin et psychothérapeute.
Sommaire
Pas d’enfant « pot de colle » avant 3 ans
Comment accompagner le tout-petit dans la construction de sa sécurité intérieure ?
Qu’est-ce qui change après 3 ans ?
Des parents qui oscillent entre attendrissement et épuisement
Une insécurité affective sous-jacente
Les changements, des périodes charnières
Alors, comment aider mon enfant à être un peu moins pot de colle ?
Entretien avec Catherine Aimelet-Périssolfévrier 2020
Les pensées s’emballent, les émotions s’emmêlent, la crise de panique guette… Comment stopper la machine et retrouver un peu de légèreté ? Catherine Aimelet-Périssol a livré ses conseils sereins et apaisants à nos internautes.