Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Un petit pas du côté du désir…

La mode est au changement ! Et la nouvelle année plaide une fois de plus pour que les bonnes intentions deviennent enfin des réalités (pas comme les années précédentes !)

Changer de comportement, changer pour être plus positif, moins stressé, plus bienveillant avec soi et les autres, pour s’occuper mieux de ses enfants, pour améliorer ses relations avec son conjoint, changer de travail, dire enfin tout haut ce que l’on pense tout bas, et même changer pour sauver la planète…Et si cette pression à changer était contre-productive ?

Penchons-nous d’abord sur ce que représente le changement pour un organisme vivant comme le nôtre : des milliards de connexions dans l’ensemble du système nerveux ont établi des habitudes de comportements, de sentiments et de pensées ; elles permettent de conserver notre équilibre corporel, relationnel et culturel.

Changer, c’est bouleverser tout un système fondé sur la survie de l’être, système dont nous n’avons aucune conscience !

Chacun veut changer mais en même temps, dans l’intimité de ses cellules, souhaite conserver ce qu’il obtient en agissant comme il agit. Alors, c’est foutu ? Sommes nous condamner à reproduire le déjà connu ?

Nous sommes convaincus que la prise de conscience du prix fort de certaines habitudes devrait nous en libérer. Les maladies psychosomatiques, les conflits, l’épuisement émotionnel, les troubles de l’humeur, la souffrance psychique devraient nous pousser à prendre soin de soi, des autres et de notre planète Terre.

Mais nous sommes là dans l’erreur de croire que notre système nerveux serait une simple mécanique. Nous sommes en réalité un organisme vivant qui tend automatiquement à conserver ce qui assure sa survie, à répondre dans l’immédiateté à un désir d’existence et cela, coûte que coûte. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’injonction à changer nous stresse encore plus: plus nous voulons supprimer une habitude reliée à la survie, plus elle s’impose.

Nous en vouloir, nous traiter d’incapable ou en vouloir aux autres ne fait qu’ajouter un peu plus de souffrance. L’inverse de ce à quoi nous aspirons !

La logique émotionnelle nous invite à une toute autre attitude : elle nous propose de nous fonder sur le désir vivant lui-même. L’envie au cœur de la survie. De nous laisser inspirer à partir de notre désir naturel d’existence, individuellement et collectivement. Nous référer au désir plutôt que nous référer à la peur, à la colère ou la tristesse qui ne sont que la conséquence de nos habitudes. Poser notre attention, non plus sur ce que nous voulons changer de soi mais sur notre besoin de confiance (sécurité), de place (identité) et de sens (réalité d’être). Cette attention est la source de ce que l’on nomme l’intuition.

L’émotion est, par nature, un mouvement intelligent, comme une boussole. Son langage est vivant, donc en recherche d’équilibre entre conservation des acquis et croissance ou évolution. Un équilibre délicat à soutenir parfois, ce qui déclenche en soi et avec les autres un conflit d’intérêt : la pensée veut changer, le corps veut garder. Et c’est toujours le corps qui l’emporte, histoire de rester vivant !

D’où l’importance du petit pas du côté du désir ! Un petit pas qui donne le change au système nerveux. Un petit pas qui, l’air de rien, donne un petit mouvement qui passera presque inaperçu et sera donc accepté par le système. Il s’agit d’ajouter une variante qui va aller dans le sens de l’existence, celui de son désir de sécurité, d’identité de sens et de plaisir, ajouter un tout petit mouvement. Un tout petit truc pour soi, rien que pour soi. Il ne s’agit pas simplement de se faire plaisir, mais de faire un peu de neuf. Comme le disait- presque- Neil Armstrong en marchant sur la lune, un petit pas pour soi, un grand pas pour son humanité.  
En pratique ?

  • Temps 1, incontournable: Qu’est-ce qui est satisfait en moi à faire ce que je fais comme je le fais ? Quel désir, quel besoin ?
  • Temps 2 : Identifiez comment je m’y prends déjà.
  • Temps 3 : Quel tout petit, mais vraiment tout petit pas puis-je faire d’autre pour satisfaire le même besoin ?
  • Temps 4 : Interdiction d’en faire plus durant une semaine entière !

Faites le bilan au huitième jour ou à la fin du mois si vous avez allongé l’expérience et noter ce qui …a changé. Et alors, souriez. Vous êtes en cours de changement.


JE SOUHAITE, A TOUTES ET TOUS, UNE ANNÉE 2020 LUMINEUSE!


Catherine Aimelet Perissol

J’ai gagné en liberté et en qualité de vie !

Mes deux années de formation à l’Institut de Logique Émotionnelle ont été très enrichissantes personnellement et très formatrices pour ma future pratique de psycho-praticien. Tout l’enjeu de la formation est de comprendre le fonctionnement du cerveau reptilien. Et plus particulièrement d’apprivoiser son propre crocodile, d’accéder à cette partie de notre cerveau qui assure notre survie.

Lors des sessions de formation, j’ai tout particulièrement apprécié la progressivité de l’enseignement et la pédagogie par l’intégration corporelle. La théorie est tout à la fois complexe ET accessible.

Entre les sessions, nous nous réunissions régulièrement, sous la supervision des « anciens », pour discuter de la théorie et mettre progressivement en pratique les outils de la LE. Ces rendez-vous sont devenus pour moi un réel plaisir.

A titre personnel j’ai gagné en liberté et en qualité de vie.

Et ce parce que j’ai maintenant conscience de ce qui se joue en moi.

Professionnellement, je me sens prête à démarrer ma pratique de psycho-praticien en parallèle de mon activité professionnelle actuelle.

Un grand merci à Catherine et Sylvie, aux anciens et à mes pairs.

Nathalie

Après la L.E. j’applique la règle : ce qui se passe dans mon corps m’appartient

Ma femme a l’habitude de laisser ouvertes les portes des placards hauts de la cuisine. Quand je me baisse pour mettre des ordures dans la poubelle sous l’évier, je me cogne méchamment sur la porte ouverte du placard au-dessus de l’évier en me relevant.

Avant la L.E. j’engueule ma femme en lui disant qu’elle doit fermer les portes en prévision de ce genre d’incident, que je le lui ai déjà dit 100 fois et que c’est une mauvaise habitude qu’elle a de toujours laisser les portes des placards ouvertes.

Après la L.E., j’applique la règle : ce qui se passe dans mon corps m’appartient, ma douleur m’appartient. Effectivement, la porte du placard est ouverte avant que je me baisse sous l’évier pour déposer les ordures. Je suis responsable de ma sécurité physique. Résultat, je ferme la porte du placard avant de me baisser, je n’engueule plus ma femme et tout va beaucoup mieux entre nous !

Norbert

La LE, c’est pour la vie !

La LE m’a appris à mettre du sens sur les relations de défense –les miennes, celles de mon entourage– , à comprendre ce qui se passait. J’ai appris à parler de plus en plus en mon nom, à ne pas me focaliser sur « ce qui n’allait pas » chez l’autre, mais à accorder de l’attention à ma sensation et à en tenir compte dans mes actions et mes propos.

Dès le début de la formation de praticien en Logique Emotionnelle, c’est déjà un immense soulagement de comprendre ce qui se passe ou, si je ne le comprends pas encore, de savoir que je vais comprendre. Que mes réactions ont toujours une fonction vitale. Après, il faut le temps de digérer, puis d’intégrer dans mon corps, de mettre de la fluidité entre mon cerveau cognitif et mon cerveau reptilien qui peu à peu se sent accepté, entendu, remercié… et non plus sans cesse critiqué et rembarré !

La pédagogie de la formation est exceptionnelle ; j’ai apprécié la densité, la cohérence, l’intelligence du contenu très structuré qui me renvoyaient aux meilleures années de ma formation scolaire et post-scolaire, et aussi une approche par le corps, l’affectif, l’émotion, l’interactivité entre pairs… J’ai vraiment été comblée par cette formation !

Aujourd’hui, je me sens de plus en plus unifiée par la L.E., dans l’espace où je n’ai plus la tête d’un côté et le corps de l’autre, et dans le temps, sortant un peu plus convaincue après chaque « rechute » que c’est bien d’en être là où j’en suis maintenant, que c’est en accueillant cela, au lieu de désirer être ailleurs ou autrement, que justement je progresse à petits pas, vers cet ailleurs qui n’existe pas si j’essaie de le rejoindre à grandes enjambées, mais qui se construit « organiquement » en moi si je le laisse venir. Ainsi les pièces du « puzzle » de mon espace intérieur et des différents moments de ma vie semblent se mettre en place harmonieusement, chacune à la bonne place et à la bonne échelle.

C’est l’intuition que j’avais il y a deux ans en me lançant dans cette formation, autant à titre personnel qu’en vue d’une réorientation professionnelle. Et, Dieu merci, je n’aurai pas assez du reste de ma vie pour en visiter toutes les richesses !

Carole

Une méthodologie concrète, efficace, pragmatique

Je me suis vue cheminer ces deux années écoulées.

Observer à la loupe les mécanismes de défense mis en place dans le passé et réactivés de manière répétitive dans le présent a pu être douloureux.

C’est une étape pourtant nécessaire et indispensable qui va dans le sens de la compréhension et de l’intégration personnelle : moins de dépendances par rapport aux systèmes incrustés, évolution vers plus de liberté intérieure. Je vois le chemin qui reste encore à parcourir, mais accepte désormais ce qui a été parcouru pour continuer à avancer. Je ne cesse d’apprendre. Être consciente de soi par rapport à soi, et de soi dans la relation d’écoute. Être au clair avec son propre mode de fonctionnement avant de s’engager en tant que praticien.

Bannir les projections. Accompagner l’écouté vers la réconciliation avec ce qu’il a mis en œuvre jusqu’à présent dans le processus de survie pour lui permettre de conscientiser progressivement et gagner en libre arbitre. Accepter la lenteur de l’assimilation, de la digestion. Chaque petit pas aussi subtil soit-il est déjà un « autrement ». C’est valable pour soi et pour l’autre.
La Logique Émotionnelle est une méthodologie concrète, efficace, pragmatique, utile au niveau individuel, social et collectif. Elle a une visée humaniste et responsabilisante.

Chacun est responsable de la façon dont il perçoit le monde à l’extérieur de lui, de la sensation éprouvée qui lui est propre face au stimulus déclencheur, de la solution qui s’impose en réponse à sa sensation douloureuse de manque qui vient nourrir un besoin vital en urgence. Comprendre, goûter, savourer ce processus affranchit des automatismes mentaux. À laisser infuser…
Merci pour ces deux années de transmission, d’accueil, de restitution, de respect et d’accompagnement dans notre développement personnel, par rapport à nos questions, nos tâtonnements, nos erreurs, nos balbutiements, notre acceptation de qui nous sommes comme nous sommes, petits, vulnérables et infiniment capables.

Claire

Ma bible des émotions

De Catherine Aimelet-Périssol et Aurore Aimelet
(Leduc, 2019)

Nous ne pouvons vivre sans émotions.
Pas simplement parce qu’elles colorent la vie de joie, de peur, de colère ou de tristesse, mais parce qu’elles sont vitales.
Elles sont nos guides, nos alliées, et veillent sur la satisfaction de nos besoins.
Autant dire la préservation de notre existence ! Alors, ne tombons plus dans le piège qui consiste à les refouler, les nier ou les contrôler.

Comment accueillir nos émotions ?

Comment les reconnaître, les comprendre et faire bon usage de leur messages et ainsi éviter qu’elles nous submerge ?

La pression pour être zen, n’est-ce pas un comble ?

Des hauts et des bas

Au fil des entretiens d’écoute, mais aussi en lisant la presse ou en partageant tout simplement un diner entre amis, je m’interroge, voire je m’inquiète.

Ne savons-nous plus tolérer les bas, les creux de vie, les manques, les failles, les échecs ?

Ne sommes-nous plus que des individus seuls et contraints de réussir leur vie, de n’avoir que des hauts, d’avoir une croissance sans fin ?

Faut-il douter de soi et aller voir un psy dès qu’apparaissent un souci, une épreuve chez soi, chez son conjoint ou ses enfants ? 


Dans un échange avec un journaliste à propos du burn out dans le milieu des jeunes artistes, nous en venions à évoquer le phénomène de harcèlement. Pour mettre en évidence que, si le harcèlement social et comportemental existe bel et bien dans tous les groupes : familles, écoles, entreprises, associations- c’est aujourd’hui, en plus, à un auto- harcèlement que nous assistons.


Une sur-exigence de moi vis-à-vis de moi qui devrait être plus, mieux dans sa peau, dans son job, dans son métier de parent, dans sa vie en collectivité… Jusqu’à l’effondrement.


Notre système émotionnel, dans son intelligence à veiller sur l’équilibre homéostasique, n’a alors plus que cette solution pour nous avertir de la dangerosité de faire dépendre notre existence d’une image idéalisée de soi, une image revisitée par ce que nous pensons que nous devons faire, être et donner pour avoir une place dans notre société.

Cet auto-harcèlement est sournois : nous avons bien compris qu’il ne faut pas attendre des autres de la reconnaissance, tous les journaux nous le rabâchent…
Mais nous n’avions pas prévu que c’est nous-mêmes qui nous infligerions cette pression, jusqu’à nous demander de gérer nos émotions et de ne se mettre aucune pression !

La pression pour être zen, n’est-ce pas un comble ?


Pression qui va devoir bien sûr trouver un exutoire, les autres : celui qui nous empêche ou nous blesse, les migrants, les politiciens, les voisins, les psys, ceux qui nous mentent, qui ne comprennent rien !
On rêve d’une vie tranquille, calme, en sécurité, sans vague.

Une vie sans tout ça, c’est-à-dire sans trouble, sans bas.

Mais est-ce une vie ?

N’est-ce pas plutôt une image de vie, idéalement débarrassée d’émotions, de vibrations, de doutes, d’épreuves ?
La connaissance du langage émotionnel nous donne à voir combien cette pression à vouloir être soulagé de ces hauts et de ces bas qui constituent la vie même augmente de façon exponentielle le niveau de stress, de ressentis douloureux, de ressentiments jusqu’aux pathologies dites psychosomatiques.

C’est dans notre système nerveux lui-même que ce langage -cette logique- est inscrit.

 
Nous existons imprégnés de nos systèmes de survie, ceux qui, naturellement, se sont écrits dans notre corps lors de nos toutes premières années.

Ceci est normal.

Ce qui épuise notre esprit puis nos corps, c’est de méconnaitre ce système à l’œuvre. De le renier, le juger, ou à défaut le subir. C’est de rester sourd à ce langage vital et de se croire le pouvoir de le contrôler.
Notre corps esprit est comme notre planète bleue : il demande à être soulagé d’un abus de croissance forcenée qui consiste à piller ses ressources pour se sentir plus vivant que vivant.

Merci Coluche ! Vous vous souvenez de la lessive qui lave plus blanc que blanc ? Cela nous faisait rire parce que nous faisons pareil !


La terre peut devenir écologique quand nous deviendrons nous-même des êtres écologiques plus qu’économiques. A nous de voir.


Je vous souhaite de belles fêtes chaleureuses, riches en hauts et bas, vibrantes et coopératives !

Catherine Aimelet Perissol

A quoi servent les émotions ?

Un matin de ce mois de novembre, Lucie, la petite fille de 4 ans d’une amie, m’interpelle :

- « Depuis que grand père est parti au ciel, maman est triste. Elle me dit que c’est normal parce que papy lui manque. C’est comme quand j’ai perdu mon doudou, il me manque et je suis triste aussi. Mais cela ne fait pas revenir Papy ni doudou. Alors à quoi ça sert d’être triste ? »

- « C’est comme de la couleur sur un dessin, ça sert à mieux voir ce que tu as dessiné et là, ça sert à mieux voir ce qui se passe à l’intérieur de toi quand tu veux que doudou soit là, avec toi alors qu’il est ailleurs mais que tu ne sais pas où. La tristesse, comme la peur ou la colère ou encore la joie, c’est de la couleur. Ce n’est pas fait pour faire revenir doudou, mais ça dit quelque chose d’important de toi qui aime doudou. Parce qu’avec doudou tu te sentais joyeuse ?

- « Oui, comme avec Papy »

Les émotions colorent nos vies mais notre culture tend à les proposer en monochrome : tous heureux, tous positifs, tous capables de rebondir en cas de peine, tous capables de rester zen et sans colère et sans peur ! Toutes sortes de discours nous donnent à penser notre vie comme ratée si nous ne sommes pas en pouvoir de gérer notre existence comme notre compte en banque.

Quel arbitraire ! Quelle violence faite à notre nature !

Les émotions sont l’expression même de la vie, toutes les émotions. Elles sont nous.

Nous sommes un corps et un esprit, unifié par notre nature écologique. En partie animal, en partie humain. Quand l’une nous presse à agir pour sauver notre peau dans l’urgence d’une situation, l’autre tend à relativiser l’expérience, à la mettre en relation avec d’autres points de vue.

Nous sommes naturellement informés par ces deux modes d’être vivants, dans la réalité de la situation comme dans sa mise en relation avec nos expériences passées et nos projections sur le futur.

Ce n’est pas là un problème, mais cela peut le devenir quand nous posons notre attention, que ce soit en conscience ou hors conscience sur l’une OU l’autre de ces parties. Quand, via sa mémoire, le corps impose sa loi de survie dans des situations qui, selon l’esprit, n’ont rien de vital ; ou bien quand l’esprit, via sa réflexion et les filtres mentaux de perception, prétend tout contrôler, tout gérer, même les émotions. Jusqu’à prétendre que la réalité ne serait que psychique.

Notre unité est alors déséquilibrée, notre boussole s’affole et impose un équilibre via nos systèmes défensifs les plus archaïques pour que l’homéostasie soit rétablie.

Nous évitons de regarder la réalité, nous luttons contre elle, nous la subissons et nous replions sur nous-même. Nous survivons, quitte à nous épuiser. Et puis nous idéalisons le bonheur et la joie comme une panacée qui nous soulagerait de nos tensions, de nos peurs et nos peines. Sans voir que cette idéalisation est encore un rêve pour contrôler nos mouvements de vie.

Mais comment poser une attention qui accorde ces parties de nous indissociables ? Comment la connaissance du processus émotionnel peut-elle favoriser cette alliance pour qu’enfin nous devenions humains de corps-esprit ? Ralentir, observer le mouvement de vie à partir de l’élan vital qui anime chacune de nos cellules, nommer l’expérience corporelle et la mettre en rapport avec nos habitudes mentales et comportementales et bien d’autres expériences pédagogiques permettent d’acquérir cette connaissance.

Ce travail est la porte de la liberté !

Non pas la liberté idéalisée et conceptuelle qui consisterait à être débarrassé de tout cadre, toute entrave et de toute peine.

Mais la liberté vivante qui consiste à chercher comment agir dans le respect de son désir d’existence, dans la situation complexe dans laquelle nous existons et en lien avec les autres qu’inspire le même désir.

Venez nous rejoindre et apprendre ce langage de vie. 

Catherine Aimelet Périssol

Une rentrée ouverte sur le possible …

C’est la rentrée. Le petit Robert nous dit que ce mot vient de Préau, petit pré, enclos, pour perdre son sens d’origine et se transformer en cours intérieure, cloitre, prison, hôpital. Le mot évoque aussi un retour. Après la liberté des vacances, ce mot évoquerait-il un retour à une vie plus encadrée, avec des horaires et de nouveaux défis à relever ? Avec confiance en soi requise ?

C’est l’été, je bois un café sur ma chaise longue en regardant alentour. Une famille est là, avec son dernier né. Papa le tient sous les aisselles pour faire quelques pas, maman en face à quelques mètres. « Viens mon bébé » lui dit-elle. Papa le lâche et vaillamment le petit s’élance vers elle en faisant quelques pas. Maman recule, le petit s’étonne, ouvre grand les yeux, vacille puis tombe sur les fesses. Heureusement, la couche amortit la chute ! Une grimace pointe sur son visage, il semble qu’il va pleurer. Mais maman s’extasie « oh c’est bien mon Sacha, tu deviens grand. Viens voir maman mon cœur ». Et joignant le geste à la parole, elle lui ouvre grand les bras qu’elle tend vers lui. Un sourire se dessine sur le visage du petit, puis un grand rire. Il plante les deux mains au sol, relève ses fesses, puis lâche le sol et se relève tout entier. A nouveau il avance, papa l’encourage « vas-y, c’est bien, tu es presque arrivé ». Il continue en riant, tout tendu vers son but, les bras de maman. Il accélère, un peu château branlant, manque de tomber, mais les bras de maman l’accueillent et le soulèvent. Papa les rejoint, tous trois sourient et rient. Le jeu se répètera plusieurs fois.

Nous avons tous été ce bébé, confiant en nos capacités, inconscient des risques, juste prêt à les prendre. Que s’est dit-il donc passé pour qu’au fur et à mesure que nous grandissions, la confiance devienne une injonction plutôt qu’une ouverture sur le possible ? Qu’avons-nous ajouté qui nous rend si hésitant, doutant de nous ? Certes il y a la référence au connu. Nous emmagasinons dans notre système nerveux le résultat de nos expériences comme satisfaisant ou non satisfaisant. Mais est-ce tout ?

La Logique émotionnelle nous dit que la confiance en soi est structurelle, ontologique. Le corps s’appuie sur ses propres forces pour rétablir l’équilibre perdu, c’est le propre de l’homéostasie.  Ainsi donc, structurellement, nous ne pouvons pas ne pas avoir confiance en soi.

Alors quoi ? D’où nous vient cette idée d’un manque de confiance en soi ? D’une idée justement, voire d’un idéal. L’idéal de toujours réussir, d’être toujours satisfait. Nous avons donc ajouté un « toujours » à la formule avoir confiance en soi. Ce qui n’est plus du tout la même chose : avoir toujours confiance en soi. Il est logique qu’à force de vouloir toujours la réussite, nous finissions par craindre l’échec.

Comment retrouver notre enthousiasme pour oser s’élancer ? Car nous avons tous osé, quelles que soient les circonstances, puisque nous savons tous marcher. Nous avons appris tant de choses déjà. Nous avons osé l’échec, plus ou moins consciemment, plus ou moins consentant. Cela a été plus ou moins facile… et possible.

La sécurité intérieure est un savant mélange entre ses ressources structurelles et le rapport à l’environnement. Mais plus nous regardons l’extérieur comme source de danger et d’imprévus, moins nous regardons nos ressources pour atteindre nos objectifs. Car il ne s’agit pas de se détourner de notre désir de réussite, mais bien de considérer le possible qui s’offre à nous. Cela demande d’oser le risque et une bonne dose de persévérance. Comme ce petit que nous avons été, nous sommes tombés, nous sommes relevés, tombés encore, et au fur et à mesure nos muscles se sont affermis, nos jambes nous ont portées, et aujourd’hui nous marchons sans nous poser de questions.

Nous pouvons voir la rentrée comme un retour vers le connu, ou bien comme une voie ouverte devant soi pour de nouvelles expériences avec la base solide de nos ressources, nos compétences et notre potentiel à dé-couvrir.

Nous vous souhaitons bonne route.

Sylvie Alexandre Rochette

Institut de Logique Emotionnelle - 9 rue d'Avron 75020 Paris

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