Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Ode au corps-esprit

Les connaissances transmises par le cursus en Logique émotionnelle vont au-delà d’une compréhension intellectuelle des mécanismes tant biologiques que cognitifs. Elles orientent notre attention vers un étonnement et une curiosité qui associent vitalité et humilité.
Notre rapport à nous-même s’en trouve renouvelé.
Nous sommes « tout ça et rien que ça ! ».

Observer la vie à l’œuvre dans ses différentes manifestations, c’est se responsabiliser vis-à-vis de la façon dont nous y répondons.
Découvrir comment le système émotionnel inspire la vie en soi, à la croisée des chemins du corps et de l’esprit, de la survie à la conscience d’exister, c’est s’ouvrir à son existence et celles des autres.

Nous sommes tant habitués à utiliser efficacement notre corps-esprit !
A vouloir de lui, parfois du silence (celui des organes ou même de nos pensées), parfois de la créativité (idéalement exceptionnelle), mais toujours de l’énergie tel un véhicule. Rien d’étonnant à ce que nous attendions des autres parfois de la sécurité, parfois de la reconnaissance puisque c’est cela que nous attendons de ce corps-esprit. Sans nous rendre compte que nous réduisons ainsi le temps accordé à goûter, observer et accompagner la vie en soi, avant tout jugement.

La Logique Emotionnelle nous éclaire : moins nous portons attention au mouvement de la vie et à ses polarités corps-esprit, plus nous projetons et attendons des autres qu’ils nous comblent. En toute bonne foi !

Nous accusons volontiers la société de s’être accélérée et d’être toujours plus exigeante et oublions que c’est à nous de faire société selon notre nature
Une nature largement composé d’invariants, c’est-à-dire de lois biologiques qui toutes concourent à maintenir et rétablir la vie du corps, voire la survie par des mécanismes défensifs.
Une nature qui s’étend en miroir dans des cultures qui tendent aussi à maintenir et rétablir la vie sociale et psychique.

Les cultures elles, varient mais tendent à s’extraire de la part corporelle, à éviter notre sensorialité, nos mémoires corporelles et des automatismes défensifs au profit d’une idéalisation cognitive avide de pouvoir s’autonomiser vis-à-vis de notre matière !

Exercer notre curiosité et porter notre attention pour reconnaitre comment la vie du corps s’étend dans celle de l’esprit ou comment la vie de l’esprit, dans sa conscience, ses attentes et ses désirs brode à partir des fils de la vie du corps.

Il existe de multiples façons de broder, de multiples modèles qui, tous, tissent avec les mêmes fils corporels.
La tentation de s’extraire du corps vivant (comme nous nous sommes extraits de celui de notre mère) est un rêve éveillé dont nous ne voulons pas être réveillés.

La Logique de nos Emotions offre une lecture courageuse de cette alliance corps-esprit. A éprouver de préférence avant que le corps ne nous impose le réveil…

Texte de Catherine A Perissol

Photo de janka00simka0

« Découvrir et décrypter comment l’émotion vient au cerveau… »

Quel est l’intérêt de connaitre le fonctionnement du cerveau émotionnel et la biologie relationnelle ? Qu’aurions-nous de plus à connaitre le langage de la vie (bio-logie) grâce auquel nous sommes en relation avec soi, avec le monde et les autres ?

Après tout, à part quelques passionnés de mécanique, nul n’a besoin de savoir comment fonctionne sa voiture… tant qu’elle fonctionne dès l’allumage et roule vers notre destination sans ambages. Évidemment, si un voyant lumineux rouge s’allume sur le tableau de bord, ou que le véhicule refuse de démarrer, c’est une tout autre histoire !

Il en est de même pour notre cerveau. Tant qu’il répond à la satisfaction de nos besoins de nous sentir vivant et satisfait, quel intérêt y aurait-il à en connaitre le fonctionnement ? Aucun. Tant que notre attention peut se fixer sur des objectifs de gratifications, qu’importe les voies neuronales empruntées. Tant que nous ressentons notre existence dans sa robustesse et sa valeur, la vie est belle !

Là où l’affaire se corse, c’est quand nous souffrons d’émotions : la peur, la colère, la tristesse ou même l’excitation de la joie sont des expériences qui vont jusqu’à la douleur dite alors psychique. Nous jugeons alors notre cerveau d’en faire trop ou pas assez ou de faire mal. Nous sommes automatiquement tentés d’en chercher la cause soit venant de l’extérieur (les autres, la situation), soit venant de l’intérieur (via des jugements sur soi-même). Nous agissons dans l’urgence, par le raisonnement, le contrôle, le divertissement, les compléments chimiques ou encore la recherche d’autres informations pour que notre cerveau s’apaise et retrouve un équilibre. Et nous avec.

C’est là que la connaissance de son fonctionnement peut s’avérer cruciale.

Venez découvrir le monde vivant de votre cerveau dans les soirées animées des Cafés Emotions !  

L’émotion, une boussole…

Une boussole pour désirer agir librement dans les transformations écologiques !

Voilà bien un paradoxe tant l’émotion est encore considérée comme la conséquence de circonstances extérieures, relationnelles ou environnementales, nous imposant un ressenti négatif ou positif. Une évidence pour la plupart.

Et qu’importent les découvertes en neurosciences qui révèlent l’insuffisance de cette approche qui peine à s’inscrire dans nos actions tant est grand notre attachement à cette évidence qui associe émotion et affectivité. Nous continuons à penser la prééminence du psychisme sur la matière corporelle, réceptacle devenu passif de la qualité, positive ou négative, de notre affectivité.

Néanmoins, cette approche gagne petit à petit du terrain dans le champ de nos connaissances,

Quand nous sortons de cette vision culturelle et néanmoins erronée, c’est bien souvent pour projeter sur la dite science des capacités à nous sauver de notre mal-être : les techniques vont nous soulager de nous-mêmes, pauvres humains égarés que nous serions !

Or, l’émotion est bel et bien une boussole. Cette métaphore illustre que l’émotion est le témoin d’une expérience de perte sensorielle quand certaines situations résonnent en nous telle une perte de sécurité dans la peur, d’identité dans la colère ou de sens dans la tristesse, mais aussi comme une perte de limite dans la joie.

Nous disons alors de nous « je suis perdu(e) ». Pas étonnant que nous restions si attachés, par habitudes et ignorance, à ceux – ou à ce- qui pourvoient dans l’urgence à nos besoins.

Comment fonctionne la boussole ? L’une des aiguilles, le plus souvent rouge (cette couleur attire automatiquement notre attention) est aimantée. Comme les aimants s’attirent, cette aiguille se place dans le même sens que le champ magnétique de la Terre. Elle montre ainsi toujours la direction du nord. Cette indication oriente notre attention vers quoi tend notre existence dans la situation présente et non sur comment agir.

Le nord nous rappelle l’invariant biologique qui régit la vie, le besoin d’équilibre en mouvement qui garantit l’existence dans la situation dans laquelle nous nous sentons perdus. Ne dit rien du quoi faire. Dans cet espace, se situe notre liberté !

La tentation est bien sûr de retrouver le chemin le plus connu : il nous est familier, il est le plus automatique, voire le plus facile. Ce sont nos habitudes d’actions comme de pensées, celles que nous savons justifier et qui répond, dans l’urgence et en toute bonne foi le plus souvent, à nous « sauver la mise ».

La boussole émotionnelle, en indiquant le nord, se contente de nous informer sur un seul point : notre désir d’exister. C’est tout ? Oui. Nous pouvons nous en émerveiller comme nous savons le faire quand on nous raconte le savoir-faire automatique chez les oiseaux migrateurs.

L’émotion nous oriente sur la valeur de notre présence au monde, sur l’importance d’habiter notre être, notre vie telle qu’elle est en conscience plutôt que de subir notre sort, tenter de lui échapper ou de le contrôler, de nous y accorder. Cette orientation nous offre la liberté. En conscience de la valeur très biologique de notre existence. 

C’est là que nous retrouvons la fameuse é-motion ou e(x)-motion qui nous presse de sortir de nos habitudes automatiques, de nous mouvoir hors d’elles. Exister, c’est plus que vivre, c’est se redresser et agir en conscience de cet aimant terrestre et non hors de lui.

Là est le lien entre boussole et liberté, boussole et transformation, boussole et écologie!

La liberté demeure un idéal tant que nous rêvons de nous libérer de notre réalité biologique. Mais en nous alignant au caractère invariant de notre boussole existentielle, elle se réalise ou plutôt, nous ressentons son goût.

La transformation de soi et autour de soi demeurent des mots et des injonctions tant que nous projetons sur l’extérieur ce qui devrait changer. En alignant nos attitudes sur la valeur vivante du don (je donne à l’autre ce que j’aimerais qu’il me donne), la transformation a lieu.

L’ écologique est vaine et reste une contrainte tant qu’elle est étrangère au désir d’existence.

La boussole nous appelle dans la reconnaissance de notre être vivant donc sensible. Non la sensibilité affective qui attend qu’on rassure, mais la sensibilité ou sensorialité liée au système vivant lui-même. N’en déplaise aux approches essentiellement psychologiques, l’émotion est un système qui à ce titre, se fonde sur la nature vivante, dotée de capacités auto-organisationnelles.

Plutôt que chercher à comprendre pourquoi l’autre, ou soi-même, se comporte comme il le fait, gardons à l’esprit que le vivant est orienté par un impératif thermodynamique (1) : dissiper le plus d’énergie possible ! Ce passage mental ramène notre attention sur la boussole terrestre et peut aider à désirer juste ce que nous pouvons faire librement dans les transformations écologiques qui sont déjà là.   

Catherine Aimelet-Perissol

(1) Lire RODDIER François Thermodynamique de l’évolution

Mais où ai-je posé mes lunettes ? Ah, elles sont sur mon nez !

Quand bien même la connaissance du fonctionnement de notre cerveau serait la chose du monde la mieux partagée, nous demeurerons soumis à ce fonctionnement dont nous commençons tout juste à connaitre les arcanes. Car connaitre ne signifie pas échapper ! Au contraire, connaitre nous pose au contraire comme responsables de nos actes, même les plus automatiques !

L’une de mes citations préférées est attribuée à Confucius : « Mieux vaut allumer une chandelle que maudire l’obscurité ».
Avec mes patients, écoute, résonnance et bon sens du processus émotionnel font office de lampe pour éclairer ce qui se joue en eux, dans leur mémoire de survie, quand ils sont en prise avec leur situation jusque dans leurs habitudes défensives et leurs interprétations.
Mais pour la thérapeute que je suis ?
Heureusement, Confucius reste un fidèle compagnon de route et se rappelle à ma conscience quand je me chauffe, lutte contre une contrariété, m’échappe d’une contrainte ou laisse tomber tout effort : « Va donc chercher la bougie et une allumette », me dit-il !
Bien sûr, je fais parfois la sourde oreille et garde mon attention fixée sur ce que je connais déjà ! Et pourtant je sais bien que je pourrais, devrais faire autrement, mais l’appel du confort est si souvent pressant…

Si savoir ne suffit pas, c’est que le système émotionnel est étanche à toute approche rationnelle. Pire, il se crispe devant toute tentative de modification du processus de survie. Comprenons-le ! : il est responsable du maintien de l’homéostasie face à tout événement qui résonne en sensation de perte de vitalité.
En clair, je suis, nous sommes prisonniers de nos mécanismes protecteurs de vie.

Alors, l’effort consiste à accepter cette prison de chair qui me fait être ce que je suis et qui s’étend même à qui je suis !
Accepter d’être cet être hybride selon les mots d’Antonio Damasio dans « Sentir et Savoir », composé de corps et d’esprit, d’espace et de temporalité, chez lequel nait parfois la conscience à condition que l’un et l’autre se portent mutuellement attention.
Vivre en conscience, c’est accepter ce filtre-là à partir duquel nous pensons, parlons, écoutons, aimons, agissons et créons.
A défaut, nous nous comportons comme des inconscients, c’est-à-dire de façon automatique dans un copié-collé de nos habitudes défensives, de nos ressentiments et nos représentations, justifiés par les comportements extérieurs à nous, tout entier aspiré dans la démesure, la dramatisation, une façon de sentir le goût de l’existence grâce aux excès.
L’Ubris, c’est ainsi que les Grecs nommaient déjà cette façon d’être.

Accepter cette organisation intrinsèque et culturelle rend que plus admirable encore nos efforts pour vivre ensemble, non sans mal il est vrai.
Que j’en sois consciente ou non, je vois le monde, les autres et moi-même grâce à ces lunettes. Finalement, la liberté est de le savoir et de remercier cette formidable construction de vie et non d’échapper à cette réalité.

Catherine Aimelet Perissol

« Est-ce que ce sont les temps qui sont troublés ou bien nous qui ressentons du trouble dans ce temps de contagion virale? »

La question mérite toute notre attention.
Si ce sont les temps qui sont troublés du fait de la contagion virale due au Covid 19, alors les temps deviennent un danger, voire une menace, et il nous faudrait coûte que coûte fuir ou lutter, échapper ou faire la guerre. A défaut, nous devrions subir notre sort. Voilà comment nous nous rendons dépendants de facteurs qui nous échappent et « les temps » deviennent occasion d’utiliser nos « vieux » automatismes défensifs : fuir, lutter, subir.

Inversement, si c’est nous qui nous sentons troublés, alors nous pouvons faire un bon usage de la logique émotionnelle : ce ressenti vient nous interpeller sur nos actions, nos pensées, nos gestes, notre façon d’être présent dans la situation. Il ne s’agit pas de la nier ou de la dramatiser, mais de regarder ce qui est de notre ressort face à cette situation.

Un bon usage, c’est déjà se poser la question du « comment je fais déjà ? » Comment je me conduis ? Comment je me comporte vis-à-vis de mon désir naturel et essentiel de santé, de sécurité intérieure ? Comment je prends soin de moi ? Quelles sont mes pensées automatiques et donc spontanées et irréfléchies ? Que disent-elles de mes habitudes de survie ? 

A ces questions, premières car nous ne pouvons échapper à notre propre désir d’existence, nous ajouterons alors, comment je me conduis avec mes proches, puis mes moins proches, la collectivité. Car nous ne pouvons agir qu’à partir de ce qui est présent en nous. Et cette connaissance nous permet de nous ouvrir aux autres, aux plus fragiles bien sûr, aux plus émotifs aussi.

Comment je m’informe, comment j’évite certaines informations, comment je me protège, comment je me nourris, et de quoi ? Comment je respecte ou pas les consignes ? Autant d’attention portée sur nos façons de répondre à la situation, perçue par nos sens et filtrée par nos représentations et nos fictions, qui nous aidera à entrer dans le réel, dans la conscience de nos habitudes défensives et de l’erreur à se penser à l’aune de nos peurs.

Non, nous n’avons ni à subir, lutter, dépasser ou nier, que ce soit la situation ou nos peurs !
Nous pouvons agir dans le respect de la logique du vivant, entendre notre désir naturel de sécurité et lui accorder toute sa valeur, pour nous-mêmes et notre communauté.

Prenons soin de nous et donc des autres. Telle est notre responsabilité, modestement.

Catherine Aimelet Périssol et Sylvie Alexandre Rochette

Vous êtes débordés par vos émotions ?

Vous ne comprenez pas vos comportements défensifs ?
On vous dit hypersensibles car vous réagissez pour un rien ?
Vous voudriez changer mais votre peur, votre colère et/ou votre tristesse sont plus fortes que vous ?

La Logique Émotionnelle® peut vous aider

Car, non, l’émotion, en soi, n’est pas un problème : elle serait même un début de solution.

Elle est un signal d’alarme, une suite de réactions corporelles puis psychiques pour (vous) dire que quelque chose ne va pas, qu’il (vous) est arrivé quelque chose et qu’il est temps de ralentir pour entendre le besoin qui vous appelle !
Le seul problème est que, parfois, vous n’écoutez ni l’émotion, ni le besoin. Alors, votre cerveau fait tout un plat de ce qui pourrait être traité avec plus de justesse et de bienveillance.

Parce que l’émotion a du bon sens et une fonction. Elle est logique. Et c’est en vous familiarisant avec son processus et son message caché mais vital que vous pourrez vous sentir, non plus débordés, mais plus libres.

Nous sommes définitivement des êtres sensibles !

La sensibilité est le propre de la vie. Pas de vie sans sensorialité, celle de la Terre, de la plante verte, de l’animal celle de l’être humain. Nous sommes sensibles parce que vivants. Mais elle n’a pas toujours bonne presse !

Nous serions trop sensibles dès que perle une larme et se profile un trouble émotionnel, ou pas assez sensible quand nous ne manifestons pas l’émotion qui conviendrait suite à un moment qualifié de… sensible ! Nous faisons tous l’expérience pourtant que la sensibilité ne se décide pas : elle s’impose selon une logique corporelle qui échappe à la logique rationnelle. C’est ainsi que nous avons tendance à nous méfier d’elle, à la juger à l’aune de notre raisonnement — ce qui devrait exister et ce qui ne devrait pas exister — et à développer ainsi des habitudes d’évitement sensoriel qui, malheureusement, intensifie les manifestations sensorielles, d’angoisse, de colère ou de fatigue. De stress donc.

Mais plus nous évitons notre sensorialité, plus nous devenons hypersensibles, et exprimons, envers les autres et/ou envers soi-même, de la réactivité, jusqu’à en tomber malades !

La Logique Emotionnelle nous permet de nous réconcilier avec notre sensorialité. Le plus souvent, nous pensons que nos réactions sensibles viennent de la situation elle-même que nous qualifions de stressante, angoissante, énervante ou fatigante. En externalisant ainsi sur l’événement nos expériences sensibles, nous nous éloignons du véritable sens de la sensibilité.

La sensibilité ou pour utiliser un terme plus actuel dans le monde du bien-être, la sensorialité est une expérience indissociable de la vie : elle témoigne de l’effet en soi de certaines situations extérieures à soi ; elle exprime comment notre monde intérieur est en écho de notre monde extérieur. La température baisse et je suis en tee-shirt ? Je me sens frigorifié et mon corps se met à trembler pour augmenter ma température intérieure. Frigorifiée est une sensation. Ce n’est pas le froid extérieur qui en est responsable mais le besoin de mon corps de s’adapter à cette réalité pour conserver ses 37°. Cet ajustement passe par le désagrément d’une perte d’équilibre temporaire.


Même si nous gardons l’habitude d’accuser le froid, nous voulons bien admettre cette logique adaptative. Mais elle devient plus difficile à accepter quand il s’agit de notre vie affective et émotionnelle.


Et pourtant ! les manifestations sensorielles ont toujours une intention existentielle : nous signaler que notre être vivant cherche à s’adapter, survivre, répondre au besoin de conservation 100 % naturel et biologique.


C’est à nous, êtres humains pleins de raison et si habiles à raisonner loin de cette nature biologique, de nous familiariser avec notre corps, l’apprivoiser, le reconnaitre tel qu’il existe et non tel que nous le voudrions dans nos affabulations.


Alors, notre corps nous rend au centuple l’attention que nous allons lui porter : nous pouvons devenir un être informé « qui en vaut deux » selon la formule consacrée. Non pas informé par les événements extérieurs toujours changeants et que nous ne pouvons contrôler. Mais informés de l’intérieur.


La logique émotionnelle nous invite à faire de notre sensorialité une alliée, à partir à sa découverte et aux étonnants pouvoirs de guérison qu’elle contient. La sensorialité est en effet un mouvement énergétique, naturel et automatique, dans le corps lui-même dont l’intention est non seulement de nous signaler la nécessité de réagir à une situation qui met en jeu notre vitalité mais aussi de favoriser une mobilisation naturelle de survie qui répare des mémoires anciennes.


Il est difficile de raconter cette expérience intime puisque, précisément, elle est intime à chacun. Les mots ne peuvent guère qu’employer les métaphores ou la poésie pour s’approcher de ces expériences pourtant si naturelle.


Mais cet apprentissage — car nous pouvons tous devenir expert en sensorialité — suppose d’accepter le désagrément, l’étrangeté même parfois de cette épreuve. Nos habitudes de pensée nous en éloignent le plus souvent, nous invitant ainsi à reproduire des comportements d’autoprotection sans même réfléchir. Ce qui est certes écologique sur le plan énergétique mais finit par être coûteux sur le long terme puisque nous nous enfermons dans une matrice défensive automatique.


Découvrir, redécouvrir le message sensoriel au cœur de nos émotions, tel est l’invitation de la logique émotionnelle. Que ce soit dans des émotions débordantes ou dans ces habitudes ressassées pleines d’angoisse, de colère ou de culpabilité, l’attention portée à la sensorialité est profondément libératrice.

Catherine Aimelet Périssol

Comment comprendre les phénomènes d’attachement, de dépendance et d’addiction avec la logique émotionnelle ?

Un exemple d’attachement qui parle à tous…le corps est naturellement « attaché » à l’air, à la nourriture qui lui garantissent son existence. Le phénomène d’attachement est donc biologiquement inscrit dans la résonnance entre « quelque chose d’extérieur et quelque chose d’intérieur », entre un objet et un sujet qui interagissent. Nul ne peut échapper à cette réalité sur laquelle est fondée notre vie. C’est sur cette base fiable que s’élabore « ce à quoi nous tenons ».

Ce processus se retrouve dans nos habitudes comportementales, fondées sur nos besoins et nos désirs d’être : nous cherchons naturellement à vérifier notre existence et ce, d’abord de façon inconsciente. Ainsi nos systèmes de défense de type fuite, lutte ou repli, habitudes de chercher à échapper, à maitriser ou comprendre sont mémorisés comme moyen, seul et unique même, de survivre et donc de vivre. Nous voilà attachés biologiquement puis psychiquement à nos comportements, jusqu’à en être addicts. « Si je n’ai pas mon whisky, mon soda, mon portable, je vais me sentir mal, je vais être en manque, c’est pas possible pour moi » est une phrase qui parle non de raison mais de l’inscription d’expérience corporelle, étendue à l’esprit et à la conscience. Aussi, raisonner et chercher à convaincre la personne de changer d’attitude est-il vain, voire épuisant pour celui qui s’y essaye. Tant que la personne addicte n’identifie pas sensoriellement la dimension corporelle à l’origine de son comportement, elle demeure dépendante de l’objet de sa satisfaction. A l’origine et non en conséquence : en effet, attachement, dépendance et addiction sont d’abord les solutions du corps esprit pour conserver la satisfaction d’un besoin, anticipant la souffrance potentielle d’une nouvelle frustration.

Le désir d’avoir de quoi être est une construction psychique naturelle à partir de l’expérience biologique. Même étendu dans le temps sous la forme d’un désir d’avoir toujours et tout le temps satisfaction n’est pas le problème. Il est même notre façon de « persévérer dans notre être » comme le disait Spinoza, si au fait de l’élan qui anime naturellement la personne.

La logique émotionnelle, en mettant en évidence le phénomène biologique d’attachement, lové au cœur des habitudes d’addiction et de dépendance, soulage de la culpabilité qui aggrave la souffrance. Elle rétablit chacun dans son intention d’être, regarde comment s’y prend la personne dans la persévérance de son existence et ainsi dans la satisfaction de ses besoins de sécurité, d’identité et de réalité. Car ses besoins, corporels et devenus désirs conscients, sont existentiels : nul n’échappe à la construction des moyens d’y répondre. C’est en favorisant l’accord entre l’intention et le moyen employé jusqu’à ce jour, moyen défensif, couteux mais efficace, que la personne pourra s’ouvrir à d’autres voies pour répondre au même désir.

Toutefois, l’habitude d’obtenir satisfaction par le moyen habituel demeure marquée longtemps dans le corps. Le travail est difficile, au pro rata de l’immédiateté de la satisfaction considérée automatiquement comme source de vie.

La voie de libération du moyen initial passe essentiellement par l’expérience corporelle et bien peu par l’usage du raisonnement, aussi juste soit-il.

Addiction, dépendance et attachement sont des phénomènes naturels. Ils augmenteront d’autant plus que nous cherchons à échapper à la réalité biologique de notre corps. La logique émotionnelle est indispensable à la compréhension de ce processus.

Qu’est ce que la résilience ?


Il existe deux définitions de la résilience :

  • l’une physique,  valeur caractérisant la résistance au choc d’un métal 
  • et une autre psychique, capacité à surmonter les chocs traumatiques.

Même si aujourd’hui corps et esprit ne sont plus présentés comme distincts, il n’en demeure pas moins que dans nos représentations, nous demeurons très attachés à considérer l’esprit comme le commandeur du corps… Or, le psychisme est la prolongation du processus adaptatif du corps à son environnement. Il permet une « encore meilleure » adaptation mais ouvre aussi un champ d’expérience mental d’anticipation qui déborde la seule adaptation immédiate ou probable. Nul ne peut échapper à ce processus biologique qui relie corps et esprit dans une même dynamique.


Ainsi la logique émotionnelle permet-elle de voir la résilience comme un mouvement naturel : valeur de résistance corporelle au choc et, donc, capacité à surmonter les chocs traumatiques. Pas de psychisme sans expérience corporelle, pas de désir sans besoin satisfait par la capacité du corps à survivre automatiquement aux événements qui surgissent autour de lui.


Nous sommes tous naturellement résilients puisque nous sommes vivants, puisque nous trouvons tous de quoi vivre dans l’environnement qui est le nôtre et des événements qui nous heurtent. Comment est l’histoire de chacun, puisque chacun se construit sur ses expériences corporelles et affectives. Pour quoi est l’histoire de notre animalité étendue dans notre humanité, ce que nous nommons parfois l’humaine condition, partagée à ce jour par quelque 7 milliards d’individus rassemblés en groupes et cultures distinctes mais répondant aux mêmes désirs d’existence.


La LE permet aussi de nous interroger sur un terme volontiers utilisé : surmonter les chocs. Ce verbe signifie dominer, surplomber ou dompter. En clair, les chanceux résilients seraient ceux qui ont une capacité à dominer le choc, à le mater ou se hisser au-dessus. Nous retrouvons là l’habitude très humaine de se vouloir toujours plus : plus grand, plus fort, plus intelligent, plus résilient. En réalité, face au choc, chacun trouve la voie résiliente qui lui permet d’avancer à sa façon : d’abord dans l’urgence de survie corporelle puis petit à petit dans la construction de son existence à partir de cette première expérience.


La LE donne à voir comment chacun s’y prend, par le déni dans la fuite, par la maitrise des autres, par la recherche de sens du repli, par la survitalité de l’optimisme.
Lors des modules, lors des entretiens, l’écoute et la restitution à la personne des moyens qu’elle se donne pour survivre aux chocs puis vivre avec eux est la voie de la résilience : la personne se découvre ayant agi, sans l’avoir voulu en conscience mais tout simplement en ayant fait ce qu’elle a fait comme elle a fait. Une restitution profondément respectueuse de l’être.

Institut de Logique Emotionnelle - 9 rue d'Avron 75020 Paris

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