Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Auteur/autrice : Institut Logique émotionnelle

La résilience naturelle par la voie du corps

Vendredi 22 et samedi 23 avril 2022.

Co-animé par Catherine Aimelet-Périssol et Sylvie Alexandre-Rochette.

Et si la résilience était la voie naturelle inscrite en chacun au cœur du processus émotionnel ?

Thérapeutes, coach, parents pour leurs enfants ou nous-mêmes cherchons la voie qui nous permettrait de rebondir, de trouver la force de nous reconstruire sans se résigner au malheur, même après un traumatisme. Mais nous la cherchons dans l’espace de nos ressentiments, de nos pensées et dans nos représentations que nous voulons modifier.


Or, la résilience commence dans l’expérience corporelle, avant que notre mental ne s’empare de l’émotion pour en faire une ou même des histoires, imprégnées de paroles, d’idéologie, de ressentiments ou d’angoisse.


Dans l’émotion, nous sommes complètement perdus… Nous cherchons désespérément une bouée de sauvetage un autre auquel nous raccrocher, un truc fiable. En même temps, l’entourage nous invite à lâcher prise ! Quel paradoxe ! Comment la résilience pourrait-elle trouver le chemin qui est pourtant naturel au cerveau ?


Le corps est par définition résilient : il retrouve naturellement sa forme après avoir été déformé comme l’ensemble des matériaux. Forme jamais identique à l’origine puisqu’il y a eu choc émotionnel, mais forme néanmoins. Tout ce que nous avons à faire, c’est nous autoriser à nous laisser éprouver l’effet dans le corps de ce qui a été perçu par celui-ci comme un choc vital.


Ce n’est qu’alors que nous pourrons, naturellement, lâcher prise.


Venez écouter vos sensations pour mieux relativiser ou comment l’adhésion à la sensation corporelle peut favoriser la guérison émotionnelle. Un outil indispensable dans l’écoute et la relation d’aide.
Pourquoi ce mal être chevillé au corps malgré tous vos efforts et votre bonne volonté ? Votre esprit s’emballe et vous ne comprenez pas pourquoi ?


Revenons à l’origine du processus dynamique de vie né au fil de l’évolution biologique : nous sommes en constante relation avec notre environnement, notre corps entend, lit et réagit à l’information perçue. Nous percevons avec nos sens et nous éprouvons dans notre chair, et  la réactivité s’impose à soi avant notre détermination.


Revenir au corps, à la perception qui a fait choc dans la situation, porter attention à sa sensation et se laisser informer par elle, voilà qui défie nos esprits du 21ème siècle, convaincus que le bien-être est affaire de bonnes pensées. Revenir aux fondamentaux de ce qui nous mobilise, cerveau et système nerveux en tête, qui concourent à nous maintenir vivant avant d’être pensant, du fait même que notre corps résonne avec la situation avant que nos esprits ne raisonnent.


Notre cerveau-corps appelle notre existence et tend à maintenir la vie en nous avant que, par un phénomène d’émergence plus ou moins conscient, ne surgissent nos pensées et nos représentations. Cet appel passe par l’expérience sensorielle, naturellement éprouvante comme l’est celle d’une brûlure quand notre doigt touche une flamme : l’intention corporelle est celle de la vie.


C’est dans cette expérience sensorielle, celle qui suit la perception précise et concrète à l’origine du choc émotionnel, que se joue le processus d’auto guérison. Quand nous sautons cette étape essentielle, nos esprits et nos comportements s’emballent, les ressentiments et le stress s’installent.


L’Institut de Logique Émotionnelle propose 2 journées pour apprendre à :

  • Retrouver la perception du choc qui a généré la sensation ;
  • Laisser opérer la résonnance corporelle et vivre naturellement le retour à l’équilibre de l’être.

Cette expérience est incarnée et donc spontanée chez chacun d’entre nous pour peu que nous nous accordions à son expression. Naturellement, porter attention à la voix du corps permet de modifier le réseau neuronal, et donc notre relation à nous-même et aux autres dans le sens de la bienveillance et du respect, passages indispensables à la guérison du corps, et par extension de l’esprit.


Ces deux journées s’adressent à tous les publics.


Les professionnels du développement personnel et du soin (coach, thérapeute, médecin, personnel soignant) y découvriront une façon nouvelle d’accompagner le choc émotionnel de leurs patients.
Théorie et expériences alterneront dans cet apprentissage.

Pré requis : avoir participé au module « Émotions : quand c’est plus fort que moi »
(fondamentaux  de la LE), ou tout autre module.

Éducation et émotion : un autre modèle

Ou comment la compréhension du processus émotionnel peut nous aider à accompagner nos enfants, avec bienveillance et autorité.

L’émotion est la solution de l’enfant.
Mais les éducateurs adultes que nous sommes ne le savent pas.
Alors, l’émotion est attribuée à une intention hostile (comme provoquer ses parents) ou à une souffrance que le parent devrait savoir soulager.

Or, l’émotion est avant tout une solution de l’enfant pour lui-même, pour répondre à son propre désir d’existence.
Faute d’être conscient de ce processus, enfants et parents emmêlent leurs émotions, créant bien des incompréhensions.

Nous pouvons transmettre cette logique saine et profondément responsable à nos enfants. Leur donner les outils adaptés à leur âge pour qu’ils découvrent l’ampleur de leurs ressources, apprennent à demander à bon escient et à découvrir le sens de l’effort, non pour faire plaisir aux parents, mais parce qu’il construit la confiance.

Quand la logique émotionnelle devient une culture familiale, l’écoute et l’autorité s’en trouvent bien simplifiées !————–

Durant ce séminaire, nous découvrirons le modèle de l’éducation fondée sur le processus émotionnel :

  • La posture de l’éducateur : entre bienveillance et autorité ;
  • Le langage de l’émotion : quand l’émotion de l’éducateur s’emmêle avec celle de l’enfant ;
  • Comprendre les réactions de défense , les siennes et celles de l’enfant ;
  • Comprendre la nature des désirs qui animent tout être humain ;
  • Comment éduquer l’enfant à la  compréhension de ses émotions ;
  • Comment et quoi écouter ; comment écouter pour que l’enfant parle ;
  • Comment parler pour que l’enfant écoute.

La voie du désir

Samedi 21 et dimanche 22 mai 2022.

C’est quoi le désir ?
C’est ce qui fait naitre le MOI.

Le désir est constitutif de nos habitudes comportementales et mentales. Des plus raisonnables aux plus émotionnelles et défensives.

Le désir est à l’identité ce que le mouvement est au corps, un appel, un moteur incarné dans notre cerveau. Celui-ci est soumis à une double contrainte biologique : être vivant et être mimétique, en miroir. Un duo qui peut produire de la bienveillance ou devenir un duel et générer malveillance, manipulation et frustration.

Nous vous proposons, pendant deux jours, de découvrir le sens vivant du désir à la lumière de la Logique émotionnelle : d’où nait le désir, comment il s’exprime, comment il se distingue de l’objet du désir, comment il initie l’action et la réflexion. Et surtout comment nous pouvons y répondre par des voies plus créatives que nos seuls automatismes grâce aux capacités de notre néocortex.

Pendant ces deux journées, en alternant exercices pratiques et apports théoriques de la Logique émotionnelle, les participants découvriront l’écho de l’élan vital corporel et instinctif contenu dans le désir ; ils comprendront comment le besoin ontologique d’être vivant se déploie dans le désir d’avoir de quoi le demeurer (vivant !).

Le mimétisme est un processus biologique mieux connu depuis la mise en évidence des neurones dits miroirs dans le cerveau moteur : ceux-ci sont capables d’activer les voies nerveuses de l’action sans que le corps ne bouge. Voie d’apprentissages, le mimétisme s’impose aussi dans nos relations. Comment utiliser en conscience ce mécanisme sans le subir ?

La connaissance des processus biologiques à l’origine du désir est facteur de liberté et de créativité. Son ignorance entretient l’attente, la rivalité, le conflit et donc, la frustration.
 

  • Identifier et mettre des mots sur la nature du désir en soi : sûreté ? liberté ? reconnaissance ? distinction ? paix ? initiative ? A partir d’une situation personnelle, chacun trouvera le mot qui correspond à son désir.
  • Distinguer le désir de l’objet sur lequel il est projeté : le moyen d’avoir est différent du désir d’avoir. Notre désir parle de nous ; à nous d’y répondre.
  • Reconnaitre les habitudes mentales et comportementales automatiques utilisées jusqu’alors pour répondre à nos désirs : quels sont les moyens que mon « crocodile intérieur » a favorisés pour répondre à mon désir ? L’habitude d’éviter les problèmes, de contrôler les situations (et les autres), tolérer et m’adapter en passant si possible inaperçu ? Fuite, lutte, repli sur moi ?
  • Ajouter de nouvelles capacités pour répondre à notre désir. Revoir à neuf le désir, soulagé de ces autres dont nous attendons satisfaction, pour laisser apparaitre d’autres voies d’action. Car, si nous ne pouvons faire disparaitre les voies neuronales automatiques, nous pouvons toujours en automatiser de nouvelles.


La liberté est par là !

Émotions : quand c’est plus fort que moi

Vendredi 11, samedi 12 et dimanche 13 février 2022.


Peur, colère, tristesse : Comment faire face

Ah ! Qu’il serait doux de parvenir à « gérer » nos émotions …

De canaliser ce trop plein de sentiments quand il déborde.

Nous sommes habitués à croire que ce sont les situations ou les autres qui nous stressent ; alors nous leur en voulons. A moins que nous nous en voulions à nous-mêmes ! Nous culpabilisons de mal réagir en cherchant désespérément des solutions du côté de la gestion. Sans grand effet le plus souvent et en augmentant même le niveau de frustration !
 
La méconnaissance de la véritable nature de nos émotions entretient en nous un conflit durable nommé le stress. Apprivoiser le « crocodile » émotionnel s’apprend en posant un regard compréhensif et bienveillant sur son langage. A commencer par le début : il nous faut comprendre les effets que produisent les informations transmises par nos 5 sens, des effets sensoriels qui bouleversent le corps, puis qui se diffusent sous forme de langage dans l’esprit. Ainsi, à partir de cette écoute profonde et vivante, nous serons prêts à agir en conscience dans un quotidien si complexe.
 
Vous pourrez découvrir votre propre logique émotionnelle et, apprendre à faire la paix avec votre cerveau, passage nécessaire pour être en paix en soi.
 
Avec des exercices pratiques -expression corporelle, écoute, évocation de situations personnelles- chacun pourra découvrir le véritable « bon sens » de son cerveau : qu’est-ce que percevoir ? Qu’est-ce que sentir ? Pour quoi réagir ? Qu’est-ce qu’un besoin d’existence ? A quoi servent les désirs ? D’où viennent nos habitudes et comment évoluer ? Que pouvons-nous faire de nos ressentiments ? Nos pensées sont-elles aussi objectives que nous le pensons ? Autant de questions auxquelles ces journées permettront de répondre, non de façon idéaliste mais concrètement et de façon vivante.
 
Reconnaissons vraiment que notre cerveau vous veut du bien ! Et que tout en lui tend à nous maintenir… en vie ! Et qu’il en va de même pour le cerveau de chacun, de tout notre entourage. Faire la paix avec soi passe par la connaissance : non pas l’accumulation d’informations, « toujours plus, tout le temps et à tout prix », mais la connaissance qui ouvre à la curiosité et à l’action plus juste et respectueuse.


Renseignements et inscription : clothilde.marciano@gmail.com

Je ne sais pas comment réagir quand quelqu’un pleure devant moi

Par Claire Sejournet

© iStock

Soudain, la personne en face de nous éclate en sanglot. Que faire ? Le discours ambiant, qui valorise l’empathie, nous presse de consoler la personne en larmes. Mais la réalité est beaucoup plus complexe. Le Dr Catherine Aimelet-Perissol nous explique ce qui se joue lorsque quelqu’un pleure devant nous… et pourquoi il ne faut pas culpabiliser si on est déstabilisé.

Pourquoi peut-on se sentir mal à l’aise lorsque quelqu’un pleure devant nous ?

Nous sommes par définition des êtres doués de sensibilité. Ce qui se déroule autour de nous entre en résonnance à l’intérieur de nous. Lorsque quelqu’un rit, stresse, panique… cela a toujours un écho en nous, même lorsqu’on a l’impression de ne pas être touché. Si nous sommes troublés en voyant quelqu’un pleurer, c’est que nous sommes éprouvés, déstabilisés, et que nous avons du mal à gérer notre propre émotion.

Pourtant, c’est l’autre qui pleure, pas nous ?

Les larmes témoignent de la douleur que vit la personne. Elle est manifestement choquée, troublée, bouleversée… Cependant, nous ne sommes pas des éponges à émotions. Nous ne faisons pas nôtre sa détresse, nous avons notre propre émotion par rapport à ses larmes.

Que révèle le fait de ne pas savoir comment réagir ?

Cela en dit beaucoup sur nous-même, sur notre rapport à nos propres émotions, sur notre humanité. Beaucoup de gens se détournent quand ils voient quelqu’un pleurer : ils cherchent à éviter d’entrer en résonnance avec sa détresse, parce qu’il leur est difficile de s’accorder avec eux-mêmes. En réalité, il y a toujours une réaction face à la détresse d’autrui. Sauf que ce peut être une réaction d’évitement, ce qui n’est pas forcément la réaction que la personne en pleurs attend.

Toutes les personnes en larmes attendent-elles d’être consolées ?

Pas du tout ! Pour certaines, un geste de réconfort est d’un grand secours, pour d’autres, c’est insupportable. Certaines vont être reconnaissantes que l’on s’éloigne, d’autres apprécieront une présence silencieuse. Consoler est une réaction possible, mais ce n’est pas la seule.

Vous voulez dire que l’on n’est pas obligé de consoler quelqu’un qui pleure ?

Ni d’un côté, ni de l’autre, il ne faut se forcer à consoler ou à être consolé. Un geste de réconfort est contre-productif s’il n’est pas sincère. Personnellement, je suis arrivée à la conclusion que le plus simple est de demander à la personne qui pleure ce dont elle a besoin. Je pars du principe qu’elle est suffisamment adulte pour répondre à la question : « qu’est-ce qui te ferait du bien ? ». Si elle me répond « rien », je reste simplement là ; ma présence est suffisante, elle implique que je reconnais son chagrin. Si elle souhaite que je la prenne dans les bras, je le fais.

Il est donc possible de fuir poliment ?

Si on a envie de fuir lorsque l’on voit quelqu’un pleurer, c’est qu’on veut s’extraire du face-à-face avec les larmes qui nous met mal à l’aise. Dire « je vais te chercher un mouchoir », ou « je vais faire un café, tu en veux ? » permet de bouger, de se mettre en action. Si la personne nous répond qu’elle a plutôt besoin d’un câlin, ce n’est pas la même chose que d’avoir spontanément ouvert les bras : on est capable d’avoir un geste de réconfort s’il est demandé.

Malgré tout ce que l’on vient de dire, il arrive que l’on culpabilise d’être resté en retrait face aux larmes d’autrui. Doit-on s’en vouloir pour ce comportement ?

Non, car rester de marbre, ne pas montrer que l’on est ébranlé, fuir sont autant de façons de se protéger. Cette réaction de retrait parle de nous, de notre propre histoire. Il faut avoir le courage de reconnaître que ce que l’on fait a du sens pour nous. C’est essentiel de s’accepter comme nous sommes, de se réconcilier avec notre propre attitude dans une situation donnée, car cela préserve de la culpabilité. Mais ce n’est pas une mince affaire !

Est-ce que le lien avec la personne qui pleure peut jouer sur notre réaction ?

Au niveau de la résonnance, ça ne joue pas beaucoup. Les larmes ne nous laissent jamais indifférent, parce qu’elles sont toujours la manifestation d’une douleur. Par contre, en fonction de notre lien avec la personne en pleurs, il sera plus ou moins facile de s’accorder avec notre réaction, quelle qu’elle soit. Il faut bien voir que nous sommes des êtres de situation : de multiples facteurs influencent notre comportement. Selon que l’on est fatigué ou reposé, stressé, pressé, inquiet, heureux… on n’aura pas forcément la même réaction face aux larmes de l’autre.

Finalement, ce que vous dites, c’est que les grands discours sur l’empathie, ça marche en théorie seulement…

Oui, l’empathie, c’est bien beau dans les livres, mais dans la réalité, c’est notre corps qui ressent et qui parle. Intuitivement, on se dit « oh, il faudrait que je sois plus empathique, que je fasse ci ou ça » et puis on réalise qu’on fait totalement autre chose. Ou à l’inverse, on pense à ce que l’on pourrait dire, aux mots à employer, et puis sans comprendre comment c’est arrivé, on est déjà en train de prendre la personne dans les bras. Il est important de se connaître, de savoir ce qui nous fait réagir, ce à quoi on est particulièrement sensible, car les émotions sont un processus très prégnant. Quand elles surviennent, elles sont plus fortes que nous

  Catherine Aimelet-Périssol est médecin et psychothérapeute. Elle a écrit de nombreux ouvrages sur les émotions, dont Ma bible des émotions, parue aux  éditions Leduc.

Peut-on pleurer devant ses enfants ?

On est fait pour s’entendre, une émission de Flavie Flament

S’il est bien une chose que l’on ne commande pas, ce sont bien les larmes. Certains les laissent couler facilement, d’autres les retiennent. Et lorsque ce sont les parents qui sont bouleversés, ils peuvent être tentés de réprimer leurs émotions, tant il peut paraître naturel de protéger ses enfants des sombres et tristes moments de la vie.

Peut-on pleurer devant nos enfants ? Peut-on partager nos émotions cafardeuses avec eux ? Au contraire, faut-il justement les protéger à tout prix ? « On est fait pour s’entendre » s’est penchée sur le sujet, avec de nombreux conseils et témoignages.

Invités :

Catherine Aimelet-Périssol, docteur en médecine et thérapeute en logique émotionnelle
Gilles-Marie Valet, pédopsychiatre

Écouter ou podcaster l’émission

Lien fonctionnel le 16 octobre 2020

Apprivoiser ses émotions, un défi en temps de confinement

Par Marlène Duretz

Rester chez soi provoque ou exacerbe des pics émotionnels qu’il n’est pas toujours simple de contrôler. Conseils pour ne pas se laisser submerger par le stress ou la peur.

Dans un immeuble de Montpellier, le 1er avril.
Dans un immeuble de Montpellier, le 1er avril. JULIEN GOLDSTEIN POUR « LE MONDE »

Les tant escomptés « libérés, délivrés » devront attendre. Dans les foyers français quasi en huis clos, ils ont inexorablement cédé du terrain aux désormais « apeurés, angoissés ». Le contexte tout aussi exceptionnel qu’incertain de la crise sanitaire du coronavirus contribue à exacerber chez chacun des émotions avec lesquelles il n’est pas toujours facile de composer en ces temps confinés.

« Ce n’est pas parce que nous sommes tous en situation de crise que l’on dispose du même appareil psychique, observe le psychiatre Michel Lejoyeux. Nous avons chacun à faire face à des situations extraordinairement inégales, avec des capacités de résistance et de résilience tout aussi disparates. »Lire la sélection : Cinq applis pour méditer en pleine conscience

Nombreux sont les confinés anxieux, déjà sur les nerfs, avouant avoir perdu leur sang-froid, hurlé sur un conjoint ou un enfant, ou encore avoir cédé à la tristesse ou au désarroi. Perdre les pédales, péter une durite, ne pas voir le bout du tunnel, être sous l’eau… le florilège des expressions est aussi fleuri et divers que la palette des émotions.

« Cette situation est révélatrice de mouvements émotionnels tout à fait variés, même si on peut les rassembler en quatre grandes catégories, à savoir la tristesse, la joie, la colère et la peur, cette dernière étant la plus présente aujourd’hui, selon la psychothérapeute spécialiste des émotions Catherine Aimelet-Périssol. Cette période va nous permettre de découvrir, si on l’ignorait encore, que nous sommes des êtres émotifs et quel rapport nous entretenons avec nos émotions. »

« Pas de mauvaises ou de bonnes émotions »

Cette mise entre parenthèses est un bouleversement profond de nos habitudes, de nos rapports aux autres, ainsi que de notre espace de vie. Pour l’auteure de Ma bible des émotions (éd. Leduc.s, 2019), « plus la situation est autre de ce qu’on voudrait qu’elle soit, plus cela nous est difficile de nous y adapter et plus elle favorise l’anxiété ». Et de souligner l’intérêt de « visiter notre intériorité » pour prendre le recul nécessaire.

« Il n’y a pas de mauvaises ou de bonnes émotions, il y a juste des émotions qui nous disent quelque chose de notre existence. Et ce que nous pouvons faire est d’aller à leur rencontre. Pour en tirer profit bien sûr, mais surtout pour prendre soin de soi. » Et a fortiori des autres.Lire l’enquête : « Je suis comme un lion en cage », être seul et confiné dans un 18m2

Outre cette introspection, et une nécessaire communication avec celles et ceux avec qui l’on est confiné, rendre le moment supportable, c’est aussi gérer le temps – en instaurant des plannings par exemple – et l’organisation des espaces dont on dispose.

« Structurer son espace et son temps permet de favoriser les repères et d’instaurer de nouveaux rituels », suggère la psychothérapeute. Cela requiert d’être créatif aussi pour adapter ce qui doit l’être, et inutile de faire cavalier seul. « Ce n’est plus “comment je vais faire”, mais “comment nous allons faire”. Ce qui implique de s’inscrire dans le collectif, à l’échelle d’une famille, d’un couple, avec ou sans enfants, ou de colocataires ! Et cela n’exclut pas ceux qui sont confinés seuls. »

Réhabiliter l’altruisme

« Il revient de mobiliser ses ressources pour faire face à la quarantaine », recommande Michel Lejoyeux, passant en revue les préconisations des psychiatres du King’s College de Londres (The Lancet en mars) parmi lesquelles réhabiliter l’altruisme, pour être moins égoïste et autocentré, entretenir les liens, et ce malgré l’isolement physique, pratiquer une activité physique, se distraire pour résister, s’évader ou sortir de l’ennui, mais encore se livrer à la rêverie.

« Imaginez-vous des moments agréables, filmez-les comme dans une vraie séance de cinéma, souligne-t-il. Même si ce n’est qu’en imagination, votre cerveau et votre esprit ont traversé un moment agréable, l’ont vu, presque déjà vécu en attendant de le vivre vraiment, le plus rapidement possible. »Lire le compte-rendu du tchat avec Wissam El Hage, psychiatre au CHU de Tours : « En confinement, notre pire ennemi, c’est l’incertitude, source de beaucoup d’anxiété »

Selon Catherine Aimelet-Périssol, cette période est propice pour « être indulgent, tolérant et bienveillant avec l’être émotif que nous sommes ». Les sautes d’humeur ne sont pas incongrues, les incertitudes et les peurs nombreuses et déstabilisantes.

Pourquoi ne pas tenir un journal de bord du confinement, par exemple, pour « poser un certain nombre de choses projetées qui, à la relecture, permettent d’être relativisées » ou encore réaménager ses espaces de vie, pour se les réapproprier ? « C’est une façon de reprendre le contrôle et cela reste accessible à tous. »

Notre sélection d’articles sur le coronavirus

Marlène Duretz

Site du journal Le Monde

Mon enfant est “pot de colle” : comment l’aider à s’autonomiser ?

Il ne vous perd jamais du regard, vous sollicite pour tous les petits gestes du quotidien et s’effondre en larmes quand vous le déposez à l’école… Bref, votre enfant est un vrai pot de colle ! Un comportement qui cache un manque de sécurité affective, mais qui est loin d’être insurmontable comme nous l’explique Catherine Aimelet-Périssol, médecin et psychothérapeute.

Sommaire

  1. Pas d’enfant « pot de colle » avant 3 ans
  2. Comment accompagner le tout-petit dans la construction de sa sécurité intérieure ?
  3. Qu’est-ce qui change après 3 ans ?
  4. Des parents qui oscillent entre attendrissement et épuisement
  5. Une insécurité affective sous-jacente
  6. Les changements, des périodes charnières
  7. Alors, comment aider mon enfant à être un peu moins pot de colle ?

Entretien avec Catherine Aimelet-Périssol février 2020

J’ai gagné en liberté et en qualité de vie !

Mes deux années de formation à l’Institut de Logique Émotionnelle ont été très enrichissantes personnellement et très formatrices pour ma future pratique de psycho-praticien. Tout l’enjeu de la formation est de comprendre le fonctionnement du cerveau reptilien. Et plus particulièrement d’apprivoiser son propre crocodile, d’accéder à cette partie de notre cerveau qui assure notre survie.

Lors des sessions de formation, j’ai tout particulièrement apprécié la progressivité de l’enseignement et la pédagogie par l’intégration corporelle. La théorie est tout à la fois complexe ET accessible.

Entre les sessions, nous nous réunissions régulièrement, sous la supervision des « anciens », pour discuter de la théorie et mettre progressivement en pratique les outils de la LE. Ces rendez-vous sont devenus pour moi un réel plaisir.

A titre personnel j’ai gagné en liberté et en qualité de vie.

Et ce parce que j’ai maintenant conscience de ce qui se joue en moi.

Professionnellement, je me sens prête à démarrer ma pratique de psycho-praticien en parallèle de mon activité professionnelle actuelle.

Un grand merci à Catherine et Sylvie, aux anciens et à mes pairs.

Nathalie

Institut de Logique Emotionnelle - 9 rue d'Avron 75020 Paris

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